Dieu-le-roi_Vendee

Dopo il grande successo nel web italofono e ispanofono (In-exspectatione, AdelanteLaFe, OrtodoxiaCatolica), ringraziamo di cuore la nostra collaboratrice e amica Laura Francese per aver gentilmente tradotto la nostra Lettera “ai conservatori” perplessi per il pubblico francofono [RS].

Lettre aux “conservateurs” perplexes,

ou bien: Réflexion publique sur la crise du “conservatisme” catholique

 

 

Nous vous écrivons, chers interlocuteurs, arrivés désormais à la fin de ce Synode, pendant que nous contemplons le tas fumant de décombres de la doctrine catholique sur le mariage. Il ne reste presque rien de cet édifice imposant, sur le soubassement duquel la civilisation chrétienne s’est édifiée pendant des siècles. Le divorce a été requalifié, l’indissolubilité a été relativisée, la subjectivité la plus effrénée a été intronisée sur l’autel du droit canonique, il ne reste que les ombres de l’ancienne sacralité des noces; des ombres qui ont été confiées à la bonne volonté des individus et relativisées par une pastorale qui a neutralisé la doctrine. Qu’on le remarque: on a fait tout cela en exaltant symboliquement la doctrine, mais en la poussant par derrière dans la boue d’une fausse pastorale.

Il nous a paru nécessaire de vous écrire dans cette situation, pas sans quelque inquiétude, comme si l’on écrivait à un ami perdu qu’on ne fréquente plus et avec lequel on a perdu familiarité depuis longtemps. Vous êtes ceux qui ont cherché de “sauver ce qui pouvait être sauvé” pendant les dernières décennies, en choisissant toujours le “moindre mal” à chaque fois (mal qui coïncidait peu à peu, de plus en plus, avec “le plus grand mal”); nous sommes ceux qui ont cherché de défendre le plus grand Bien, avec nos limites et avec les conséquences que tout cela implique.

Nous vous écrivons de nos sous-sols obscurs, de nos hangars, transformés en chapelles très convenables, de nos humides petites églises privées de province, nous vous écrivons de nos soupentes baroques, honorées par la célébration de la Messe catholique, par l’administration des Sacrements et par l’enseignement de la juste doctrine.

Nous vous écrivons, en remerciant Dieu, qui nous a octroyé la grâce et la chance de descendre dans ces petits espaces, dans lesquels nous comptons rester encore longtemps, et mûs par un esprit amical de bienveillance, tout en étant dans la douloureuse séparation théologique qui a souvent marqué nos relations.

Nous pourrions nous tourner vers le passé, en reprochant vos illusions pieuses, vos circonspections, vos prudences étudiées, aussi, parfois, votre mépris calculé envers nous, mais nous ne le ferons pas: nous préférons reconnaître votre douleur sincère d’aujourd’hui, votre incrédulité par rapport à l’actuelle accélération de la crise dans l’Église, votre consternation face à ce que Bergoglio et ses séides disent et font.

Hannibal n’est pas à nos portes, il est dans la citadelle de Dieu, Hannibal est intronisé dans le château. Ce que nous vous demandons c’est un acte de Foi et donc, naturellement, de courage et en même temps un acte de reconnaissance historique du passé sous le signe d’une efficace et cohérente “herméneutique de la discontinuité”. Le “catholique conservateur” a cru pouvoir réduire la portée révolutionnaire et subversive du Concile Vatican II, il s’est bercé avec les illusions de la “Nota Praevia”, il a pleuré sur le “Credo” de Paul VI, il a juré sur l’”Humanae Vitae”, il a accepté l’imposition universelle du “Novus Ordo”, en abandonnat la Messe romaine à la garde de peu de personnes libres. Quand Jean-Paul II est arrivé, le “catholique conservateur” a célébré son anticommunisme restaurateur, en se contentant que cela se soutenait (au moins journalistiquement) sur la morale, pendant que la honte de l’oecuménisme et d’une ecclésiologie branlante et bruyante répandait des scandales le Corps Mystique. Encore plus avec Benoît XVI, le “catholique conservateur” a cru avoir eu partie gagnée, pendant que les sophismes délicats et modernistiques du savant bavarois, comme dans une fausse restauration, presque invoquaient des nouvelles étapes du parcours révolutionnaire. Nous pensons que la médecine de la Vérité catholique ne peut pas être disjointe de la bienveillance: c’est pour cela que nous vous écrivons aujourd’hui, en vous demandant de réfléchir sur l’actualité ecclésiale et de choisir la rue étroite de l’affirmation de la Vérité catholique toute entière, sans hypocrisie et sans falsifications. Cette choix comporte une séparation, une délocalisation des catholiques d’aujourd’hui en petits groupes qui s’efforcent et qui combattent pour garder un “retour au bois” catholique et vendéen, dans l’attente de pouvoir rentrer dans les Églises occupées par le culte de l’Homme et de ses passions, plutôt que par le Culte divin.

Il est temps de renoncer aux atermoiements! Il est temps de reconnaître l’arbre par ses fruits! Il est temps de dire où se trouve le problème: dans le Concile Vatican II.

Nos énergies sont à disposition, la bonne bataille nous attend et nous vous attendons à notre côté.

Nous vous remercions de votre attention.

In Christo Rege et Maria Regina