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di M.H.G.

Già ieri abbiamo rivolto l’attenzione ai temi della “morale famigliare” e del Sinodo con due articoli:

Oggi spostiamo la riflessione su un punto più di merito. Siamo sicuri che la “vittoria conservatrice” al Sinodo sia un bene per la Chiesa? O forse non sarebbe, in una gerarchia ormai larghissimamente pervasa dall’errore, un ennesimo anestetico per rimandare a tempi più adatti ciò che oggi è duro accettare. Serve un palliativo per un corpo malato o una terapia d’urto?

Un’interessante dichiarazione è venuta dall’abbé Thierry Gaudray, superiore (priore) della Fraternità San Pio X di Lille, luogo dal particolare valore simbolico, essendo stato la città dove Mons. Lefebvre fu ordinato sacerdote e, nel 1976, il centro dell’interesse della stampa mondiale quando, sempre Mons. Lefebvre, vi celebrò la famosa “Messa proibita” davanti a 10.000 fedeli.

Traducendo e sintetizzando dal francese (con commenti nostri) si può dire che, fatta salva ed invocata la Divina Provvidenza, ci sono due ordini di rischi.

Il primo deriverebbe dalla dialettica tra le parti, il problema non sarebbe tanto l’esito della discussione ma che si ammetta la discussione stessa (anche da parte conservatrice) su temi già definitivamente chiariti. Tollerare questo significherebbe applicare i principi (liberal)democratici a questioni non adatte a questo approccio, con tutte le conseguenze sull’immutabilità della legge divina che questo implica.

Il secondo sarebbe la riconoscenza che molti si sentirebbero di tributare ai modernisti conservatori (forse conservatori, ma sicuramente  modernisti) per aver “salvato qualcosa”. Un po’ come accadde con la diffusione in Europa della cultura nord-americana dopo la Seconda Guerra Mondiale. Insomma, i “salvatori della Patria” diventerebbero quelli che per altri versi, sono tra i suoi (passivi?) distruttori.

Sperando di non aver fatto troppo torto al senso generale della dichiarazione, riportiamo alcuni estratti originali del testo, grassettature nostre:

Dieu seul connaît l’avenir. Pourtant l’étymologie même du mot « prudence » (pro-videre ou « savoir à l’avance ») indique que la pratique de la vertu oblige tout homme à anticiper le cours des événements à venir. Le pasteur d’âmes n’échappe pas à ce devoir.

[…]
On peut craindre que, devant la pression conjuguée du monde et des progressistes, le pape accorde la permission explicite de donner la communion aux adultères moyennant des conditions qui importent peu, puisque la chose est intrinsèquement immorale. Un autre cas de figure, malheureusement le plus vraisemblable, serait que le synode aboutisse à une conclusion vague qui laisserait à la conscience de chaque prêtre la possibilité de choisir. Mais imaginons que tout cela n’arrive pas, et, qu’au contraire, la doctrine traditionnelle soit proclamée. Les effets d’un tel dénouement seraient-ils tous positifs ? Il ne semble pas. Voici deux dangers qui guetteraient alors les catholiques.
Les âmes perdraient encore un peu plus le sens de l’immutabilité de la loi de Dieu. Dans nos démocraties modernes, nous sommes malheureusement habitués à ces coups de bélier qui ébranlent progressivement les consciences. Tant que les esprits ne se sont pas prêts, les projets de lois se multiplient jusqu’au jour où l’opinion publique est emportée. Il semblerait qu’il en est de même dans l’Église. Le vrai scandale ne serait pas provoqué par les théories fumeuses des progressistes. Ce qui laisserait une impression désastreuse dans la conscience des fidèles, c’est que la chose ait pu être objet de discussions. Ce qui resterait dans les mémoires, c’est que pendant plus d’un an, les hommes d’Église aient pu débattre de questions qui trouvent leurs réponses dans l’Évangile et la pratique constante de l’Église.

Le deuxième effet fâcheux atteindrait plus particulièrement les «traditionalistes». La victoire de la morale catholique engendrerait, chez ceux-là, un mouvement de reconnaissance à l’égard des prélats que l’on qualifie aujourd’hui de conservateurs. De même que les Européens ont volontiers accueilli la culture d’outre-Atlantique après la seconde guerre mondiale, ainsi les fidèles seraient enclins à embrasser l’idéal de l’aile droite du clergé conciliaire. Une interprétation stricte des textes du nouveau magistère jointe à une forte action au sein de l’Église conciliaire apparaîtrait comme la seule attitude raisonnable.

[…]

Ce serait celle de «l’herméneutique de la continuité» qui, répéterait-t-on, «silencieusement mais de manière toujours plus visible, a porté et porte des fruits» (Benoît XVI, le 22 décembre 2005). On prétendrait rejeter «l’herméneutique de la discontinuité et de la rupture», mais on aurait abandonné l’attachement intégral au magistère de toujours.
Fort de ces conjectures, quelle attitude les catholiques doivent adopter devant ces débats dont toute la presse se fait l’écho ? Il ne s’agit certainement pas de prendre parti en se contentant d’espérer que les moins modernistes l’emportent. C’est contre l’existence même d’une telle discussion dans l’Église qu’il faut s’insurger. Que l’affaisse-ment général des mœurs contraignent les pasteurs à se pencher sur des situations inouïes, c’est une chose. Mais qu’ils osent se demander si l’adultère ne pourrait pas être accepté dans l’Église est une impiété qui sera certainement punie par Dieu. Que si, parmi ces évêques, certains s’arrêtent en deçà des conclusions auxquelles leurs principes devraient les conduire, c’est probablement un effet de la miséricorde de Dieu. Mais ils ne sont pas pour cela de bons pasteurs. La sincérité ne suffit pas.

[…]